Ces interviews ont été réalisées par Michael de Ciel ma Sup
Interview de Caroline Gaget qui interprète Supernana dans le 1er épisode de la série « le Monde de demain » réalisée par Katell Quillévéré et Hélier Cisterne visible sur Arte TV ici.
J’ai rencontré Tanguy Pastureau lors de sa venue à Lyon le 16 mars 2024. Je n’avais pas pu échanger avec lui pendant l’écriture du livre, il a déjà déclaré son amour pour la radio et particulièrement pour Supernana et Maurice, comme par exemple dans l’émission de Nagui où il officie :
Voici notre échange :
La 1ere fois que tu as entendu Supernana ?
J’écoutais beaucoup la radio dans les années 90. À l’époque, j’écoutais Fun Radio qui proposait de la libre antenne tout le temps. J’aimais Arnold. J’étais en Bretagne et on recevait Skyrock plus facilement que Fun, on le captait dans toutes les villes. Pendant longtemps, c’était un format rock et j’aimais bien ce style de musique. Petit à petit, ils ont ouvert la libre antenne, probablement pour imiter Fun. C’est à cette époque que j’ai découvert Supernana et ça m’a tout de suite accroché. Ce que j’aimais à la radio, et que j’aime toujours, ce sont les émissions d’auteurs. On savait qui était cette personne dès qu’on écoutait. On reconnaissait la voix, il y avait quelque chose… Elle passait sa musique, elle choisissait ses disques. Aujourd’hui, ça ne se fait plus, comme par exemple Blair « Pomme de Terre », les Raggamins « Balai dans le cul ». C’est sûrement par hasard que je suis tombé un soir sur Supernana.
J’ai lu dans une interview il y a très longtemps, que parfois quand tu écris tes chroniques ça t’arrivait de te demander si Supernana aurait ri, tu ne dois plus el faire aujourd’hui, mais c’est arrivé ?
C’est possible, car forcément quand on débute dans un média, on se réfère à des choses qui ont existé et qui ont compté pour nous. Pour moi, c’était clairement ces gens-là, Supernana, Maurice… des gens qui avaient leur univers, leur équipe, sauf Maurice qui était seul. Ce sont des gens qui prenaient le pouvoir sur quelques heures et on écoutait Supernana, on n’écoutait plus vraiment Skyrock. Il y avait des gens qui écoutaient son émission qui n’étaient sûrement pas dans le profil des auditeurs de Skyrock, je me souviens qu’il y avait des personnes âgées, de tous âges… Cette capacité qu’elle avait à réunir des gens tellement différents, ça ne marche que si on a quelqu’un qui est sensible, de l’empathie, qui aime les gens… moi je sentais ça en elle. J’aimais aussi Maurice qui faisait le contraire et qui montrait qu’il n’aimait pas les gens, je ne sais pas si c’était vrai. Il dégageait les gens mais moi j’aimais ce côté un peu rock’n’roll de Supernana dans le sens où on ne savait pas ce qui allait se passer. Elle commençait son émission, ça pouvait partir dans tous les sens mais jamais comme la veille, à chaque fois c’était une ambiance différente car pas de filtres des gens qui passaient à l’antenne. L’auditeur faisait l’émission, c’était chouette mais elle avait une grosse capacité d’improvisation. Je réalise maintenant que je fais de la scène et que j’essaie d’interagir avec le public, je fais un peu d’impro, concrètement il faut quand même être bien solide, parce que pour prendre l’antenne pendant des heures un peu les mains dans les poches (même si on devait se préparer mentalement) en prenant des gens… C’est très fort, il faut avoir une capacité d’improvisation hors du commun… même si elle s’appuie sur l’équipe, c’était quand même elle… Il faut arriver à faire ça et sur la durée, c’était très long…
Est-ce que l’écoute de la radio t’a donné envie d’en faire aussi ? De monter à Paris ? Arnaud Ducret, je le cite dans mon livre, il écoutait Supernana et il avait envie de monter à Paris pour vivre ça.
Oui, il y avait un peu ça. Moi, j’écoutais dans mon village breton, je me sentais un peu éloigné de tout ça et effectivement, dans un sens, ça faisait rêver… Mais ça me faisait aussi peur. Paris, c’est énorme, comment vais-je arriver à me diriger là-dedans ? J’avais peur de cette vie-là et en même temps, j’étais attiré par elle. Mais c’est quelque chose que l’on ressentait et à la fois pas trop. Supernana, malgré une vie parisienne totale, on sentait qu’elle était parisienne, elle avait la gouaille parisienne, c’est un peu la descendante des actrices des années 30-40…
Oui elle était fan d’Arletty (une photo dans le livre le montre)
Voilà, on sent ça et à la fois il y avait un côté proche de tous, même si on était à Brest on était pas coupé de ça, parce que la radio on l’écoutait chez soi, dans son intimité, dans sa chambre et il n’y avait pas ce côté parisienne chez elle, il y avait la gouille parisienne mais on ne sentait pas de snobisme, on ne sentait pas que l’émission était centré que sur Paris, il y avait des gens de partout qui appelaient, plus que de Paris je crois.
Y a-t-il quelque chose dans ta personnalité qui s’est forgée en écoutant Supernana et Maurice ?
L’envie de liberté, j’ai toujours eu cette conscience en voyant mes parents travailler dur. Ils étaient fonctionnaires, mais ils travaillaient à la Poste, se levaient tôt le matin pour des jobs où ils n’étaient pas si considérés que ça. En écoutant ces gens-là, je me suis toujours dit : « Je n’ai pas envie de travailler… réellement comme les autres, j’ai envie de m’amuser dans la vie, j’ai envie que ma vie soit une fête » parce que ce que j’entendais, c’était des gens qui faisaient la fête, ils riaient ensemble, on sentait que les copains passaient, ils s’entendaient bien, ça ne ressemblait pas à une vie d’entreprise, ça ressemblait à une vie où tout le monde est réellement amis, pas juste des collègues qui font semblant d’être des amis, ce qui est très différent. C’est un esprit en radio que l’on a perdu, ces quelques années un peu de féerie qui n’ont plus jamais existé réellement, toute cette époque de libre-antenne. Concrètement, l’auditeur faisait partie du système, maintenant il est juste là pour écouter la radio, ils participent un peu… sur des sujets d’actus mais on le briefe bien avant, « De quoi vous voulez parler Jean-Pierre ? Ah oui non là on n’a pas le temps…etc… » je vois comment ça se passe dans une radio, partout… Et le côté « allez on y va, on accueille les gens et on se débrouille avec ce qu’ils vont dire » c’était quand même très très fort. Ça a été l’affaire de quelques années cette liberté-là, ça n’a plus existé ensuite, vraiment, moi je trouve ça dommage ce filtrage, que l’on n’entende plus vraiment les gens et qu’il n’y ait plus cet espace de parole. Il faut aussi se remettre dans le contexte de l’époque, il n’y avait pas internet, aujourd’hui tous ces gens s’expriment sur les réseaux sociaux, ils ont quand même un accès à la parole. À l’époque, notre seule possibilité de parler à des gens ailleurs en France, c’était de passer à la radio. Et Supernana, comme la libre antenne à l’époque, c’était le 1er réseau social. Il y avait la mêlée et j’adorais aussi quand elle zappait sur les autres radios, elle écoutait et ce qui était magique c’est que les autres radios l’écoutaient elle en attendant d’être écouté et finalement ils avaient un petit message pour elle et cette solidarité entre professionnel de la radio, elle n’existe plus aujourd’hui, jamais aujourd’hui Fun radio appellerait Difool le soir sur Skyrock pour dire « tiens on va faire un coucou à Difool » ça n’existe plus, parce que c’est un truc de grand groupe qui ont racheté toutes les radios et sont hyper puissants et ne supporteraient pas qu’on cite même la radio du groupe précédent, c’est fou… et on est passé sur une autre économie tout simplement, une économie massive alors qu’à l’époque, je ne dis pas qu’il n’y avait pas d’argent dans ce milieu-là mais en tout cas c’était beaucoup plus libre. Je me souviens de ce reportage de Canal + 24h où on voit Arthur qui reçoit un appel de Supernana et ensuite elle cite son émission sur Europe1 sur l’antenne de Skyrock… Aujourd’hui on imagine absolument pas ça donc c’était quelques années de liberté intense et moi qui m’ont donné envie de faire de la radio bien sûr, même si je n’ai jamais à titre personnel jamais retrouvé cette ambiance. Elle n’existait déjà plus quand j’ai commencé.
Merci Tanguy pour cet échange et d’être un lecteur du livre sur Supernana. Retrouvez-le en tournée partout en France, plus d’info ici
Laurent Petitguillaume, ami le plus fidèle de Supernana, le complice de toujours et il est aussi le parrain de notre association Ciel ma Sup (Propos recueilli en 2009)
Quand as-tu entendu Sup pour la première fois ?
A l’époque de carbone 14 comme tous les jeunes parisiens qui découvraient la bande FM.
Te souviens-tu de ta 1ère rencontre avec Sup ?
Je ne sais plus vraiment mais surement a carbone 14 car finalement j’y suis venu travailler les 4 derniers mois … après ça a fermé.
Votre 1ère émission ensemble c’était Turlututu (l’émission qui a un chapeau sur le pointu), qui a eu l’idée de cette émission ?
C’est nous deux très simplement avec sans doute les bons conseils de Pierre Bellanger, on s’est dit que pour ne pas avoir de problème avec la haute autorité il fallait changer les mots “crus” par des mots plus simples ou prudes.
11 ans après l’arrêt sur Skyrock Sup est encore très présente dans les mémoires des auditeurs, comment explique-tu ça ?
Je pense que les radios de l’époque étaient beaucoup plus trash , libres , originales et différentes les unes des autres donc elles ont marqué , de plus elles étaient encore jeunes et ciblées jeunes ,donc toute une génération se sentait vraiment plus en phase avec elles. Aujourd’hui c’est plutôt internet qui a pris ce rôle.
Une anecdote que tu retiens de cette période sur sky ou le meilleur souvenir ?
Non je n’ai rien en particulier,car c’était tous les soirs une foule d’anecdotes de rires de surprises de délires surtout auprès de Sup il ne passait jamais vraiment une journée, une soirée sans “histoires” , c’est tellement riche cette période là que je ne m’en souviens jamais précisément, et puis il y a aussi le fait que je déteste le passé…
Sup était l’exubérante, toi le posé et pourtant votre duo a fonctionné, comment expliques-tu ça ?
Et bien justement parce qu’il y avait cet équilibre, mais en fait souvent sup me disait que sous mes airs de premier de la classe avec mon second degré je racontai des choses pires qu’elle . C’est vrai que nous formions un très bon duo, exercice très compliquée dans ce métier
Tu es animateur sur RTL (actuellement sur Nostalgie) et sur France 3, le talk-show te manque pas ?
Non car je ne vois pas avec qui je pourrais les faire aujourd’hui.
?
Aujourd’hui un site officiel, une association sur Supernana, elle va encore nous faire rire longtemps, un mot à dire à ceux et celles qui vont découvrir ou re-découvrir Supernana ?
Oui , n’oubliez pas que derrière cet humour cette truculence ,il y avait une énorme volonté d’aider ceux et celles qui en ont besoin. Alors faisons comme elle un peu plus dans notre quotidien
Merci Laurent
Retrouvez-le sur France Bleu 107.1
Manu Lévy nous a fait énormément rire avec Supernana, retrouvez notre interview et ses réponses décalées (propos recueilli en 2009) :
Quand as-tu entendu parler de Sup’ pour la 1ère fois ?
En 2007, le jour de son enterrement. Je me baladais au Père-Lachaise, comme tous les jours, et paf… Un embouteillage dans les allées! C’était elle.
Te souviens-tu de votre 1ere rencontre ?
Le même jour, au Père-Lachaise. Sympa. On n’a pas beaucoup papoté, elle n’était pas très loquace, mais c’était une bonne soirée.
On sait que l’émission « les Monstres » existe grâce à Sup, ce serait lors d’un soir sur Sky, elle t’invite à son émission, il y avait aussi JC (à l’époque il animait le matin les joujournalistes sur sky) et c’est à la suite de ça qu’elle aurait pensé à une émission avec vous 2 ? Est-ce vrai ? JC et toi, vous ne vous connaissiez pas avant cette soirée ? Car lors de cette émission que l’on pourra retrouver sur le site officiel, votre complicité était immédiate.
Oui, en gros, c’est ça. On a fait une émission tous les 3, un samedi soir, je ne connaissais pas JC. Je l’avais vu juste une fois à une orgie romaine.
La complicité venait soit de notre professionnalisme, soit de l’alcool posé entre les micros. Ou posé sous la table. Ou les deux. Je sais plus trop bien. Bref, tu l’auras compris, ça venait de notre professionnalisme.
Le 25 juillet 94 j’ai une émission test avec toi, JC et Supernana un matin, le fichier se nomme test, est-ce une vraie émission diffusé à l’antenne ou juste un pilote ? J’ai eu cet enregistrement par Sup
C’est une vraie émission. Il s’agissait de tester une matinale possible. Mais le trio ne fonctionnait pas bien comme ça.
Vous avez la plupart du temps été un animateur de duo (Arthur, JC pour les Monstres, Nagui), aurais-tu aimé faire un talk-show avec Sup ?
Pas possible. Problème de place dans le studio!
Tu étais sur Europe 1 dans Arthur et les pirates, Sup sur skyrock malgré tout tu passais sur Sky en tant qu’auditeur ou invité de l’émission à délirer à l’antenne à jouer au DJ avec le pdg de Sky le chevalier Bellanger comme si la concurrence n’existait que entre les directions des radios. Est-ce que seule Sup pouvait faire ce genre de choses ? Et est-ce qu’aujourd’hui on pourrait refaire cette même ambiance ?
Seule Sup’ a osé le faire, en tout cas ! Et ça a marché. Aujourd’hui, je pense que… Que… Je pense que je ne sais pas et qu’il est temps que j’aille me coucher.
Une anecdote, meilleur souvenir sur cette période ???
Il y a beaucoup de souvenirs. Allons-y pour celui-là: les animateurs des autres radios écoutaient l’émission de Sup’ tout en faisant leur émission. Un soir, ils ont tout simplement passé des disques qu’on demandait en direct sur Skyrock. Un grand moment!
11 ans après l’arrêt sur Skyrock, Sup est encore très présente dans les mémoires des auditeurs, comment expliques-tu ça ?
L’alcool.
Pour toi aujourd’hui, y a t’il une émission de radio aussi déjantée que celle de Sup ?
Julien Courbet, sur RTL.
Aujourd’hui un site officiel, une association sur Supernana, elle va encore nous faire rire longtemps, un mot à dire à ceux qui vont découvrir ou re-découvrir Sup’ ?
Ne me demandez pas si c’était un bon coup, j’ai jamais essayé.
Merci Maître Lévy
Retrouvez Manu dans le 6-9 d’NRJ
en 2007 peu de temps après la disparition de Supernana, on a rencontré le prince de Haynin et la baron Ragoutdamour…. une belle occasion de décrypter cette période skyrockienne
A l’époque de Skyrock il était à M40 et ensuite Scoop et Radio Espace, aujourd’hui il est directeur d’antenne sur la grande région lyonnaise de Tonic radio, programmation pop-rock, Christian d’Aubarède que l’on a connu sous le nom de Dodo en 1993 chez Supernana, nous parle de cette époque :
Quand as-tu entendu Sup pour la première fois ?
Je ne connaissais pas du tout Supernana, j’étais ami avec le Barge qui était à l’époque sur Skyrock Lyon, il m’a parlé de Sup et on est monté à Paris 2-3 fois pour assister à l’émission, j’ai commencé à parler un peu à l’émission car je trouvais ça marrant et on a dû faire 3-4 émissions
Te souviens-tu de ses rencontres avec Sup ?
je trouvais ça très marrant, son émission était très drôle
Est-ce que vous étiez devenu ami, vous avez fait des soirées ensembles ou bien ça restait une relation professionnel ??
Non pas de souvenir de soirées avec elle, je ne l’ai vu qu’à Skyrock. Après Sky le seul avec qui j’ai gardé contact c’est Fred Musat (ex-technicien de Supernana). Je m’occupais de radio Espace, je restais dans la région lyonnaise
Sup avait une telle liberté qu’elle t’invitait alors que tu étais de M40, elle l’avait fait de même avec d’autres animateurs de radios concurrentes, seul Sup pouvait faire ça, aujourd’hui ce n’est pas possible ??
Aujourd’hui personne le fait mais tout le monde pourrait le faire, ça serait marrant, personne n’y pense vraiment. La radio a changé maintenant mais quand tu vois Cyril Hanouna il invite des gens concurrent à D8, voir ses programmes, Au grand Journal sur Canal + qui reçoit Nathalie Baye et sa fille pour la série 10% sur France 2… ça peut encore se faire.
Est-ce qu’aujourd’hui on retrouve le genre d’émission comme Supernana, des affiliations à elle ??
non je ne trouve pas, peut-être Enora pour le côté grande gueule… pas sûr…. Supernana c’était vraiment autre chose donc non pas vraiment d’affiliations
Comment juges-tu la façon dont l’émission s’est arrêté suite à des propos de Supernana dans le journal Entrevue où elle critique le CSA, d’un côté elle avait la totale liberté de paroles dans son émissions et de l’autre une déclaration a gêné le patron de Sky à tel point qu’il l’a viré ???
C’est le jeu des radios, ce que tu peux dire à la radio à la limite du légal c’est accepté mais dès lors tu répond à une interview externe à la radio, dès que c’est écrit ce n’est plus pareil, tu peux pas te justifier ‘’j’ai dit ça sous le coup de l’émotion”…. ça toujours été le problème de Skyrock d’avoir moins d’antenne qu’NRJ ou Fun radio, Bellenger a pensé que ça allait freiner mais après seul Pierre Bellanger peut répondre, on était pas dans les coulisses, dans son bureau quand ça s’est passé, dur à se prononcer sur la vraie raison de cette éviction
Toi qui est aujourd’hui directeur d’antenne de Tonic Radio, comment trouves-tu le paysage radiophonique d’aujourd’hui ??
Par rapport à l’époque de Sup, la radio a changé, il y a beaucoup de canaux, de sources de musiques, les gens sont submergé de moyen d’écouter de la musique, d’infos, donc faut être meilleurs qu’avant. Avant tu pouvais te permettre il y avait moins de radio, comme la télé aujourd’hui avec l’arrivée de la TNT (D8, NT1, NRJ12) qui leur prend de l’audience… Nous la concurrence radio c’est internet mais la radio reste un média fort qui a l’affection des gens, le streaming c’est super mais on a toujours besoin d’un truc en plus que la radio offre, faut que l’emballage soit jolie. Aujourd’hui avec Tonic radio on arrive a avoir 4-5000 auditeurs en plus par an malgré la compétition et concurrence dure. On est présent à Lyon, on a aussi des locaux à Villefrance-sur-Saône, Bourgoin Jailleu, Vienne et on vient d’ouvrir une antenne sur la RNT (radio numérique terrestre) à Marseille
Propos receuilli par Michael pour Ciel ma Sup le 21 octobre 2015
En 1993, Supernana a reçu sur son antenne des animateurs et responsables de radio lyonnaise comme Le Barge qui était à Skyrock, Dodo d’M40 et aussi m’dame Tessier de Scoop. Ciel ma Sup a rencontré ses 3 personnes, ils nous parlent de cette période qu’ils ont eu la chance de connaître :
Philippe Tessier travaille aujourd’hui depuis 15 ans pour Orlando Productions, ici on le voit au Bahia Impérial, club situé à quelques kilomètres de Lyon avec Supernana où elle était venue animée la soirée et Philippe l’accompagnait.
Quand avez-vous entendu Supernana pour la première fois ?
Dès le début de son arrivée sur Skyrock, pour tout vous dire j’étais très ami avec Fred qui présente depuis « Planète rap » et qui à l’époque était le réalisateur de son émission (madame Hélène) c’est grâce à lui que j’ai pu accéder et rencontrer Supernana.
Vous souvenez-vous de votre 1ère rencontre avec elle ?
Pas vraiment ce dont je me souviens c’est ma première visite de nuit dans les studios de Skyrock à l’époque dans le forum des Halles, petit studio et une ambiance de ouf entre Supernana et Laurent Petitguillaume son complice dans cette aventure radiophonique.
Quand vous l’avez vu elle a tout de suite correspondu à ce que vous aviez imaginé ?
Totalement, drôle c’est sûrement le mot qui la qualifie le mieux elle adorait rire, moi aussi cela à sûrement facilité notre amitié.
Vous avez fait quelques soirées ensemble ? est-ce que vous étiez devenu ami ou bien ça restait une relation professionnel ?
Je n’étais pas un ami au sens proche d’elle, plutôt un complice de radio ca oui mes interventions tardives depuis Lyon l’ont fait rire et moi aussi à cette époque on pouvait tout se permettre.
Vous aimiez quoi chez elle ?
Sa spontanéité, son rire, son talent bref c’était une très bonne dans son domaine.
Une qualité et un défaut ?
Qualité : son talent
Défaut : je ne lui en connais pas .
Sup avait une telle liberté qu’elle passait sa musique, qu’elle invitait des animateurs de radios concurrentes comme vous qui étiez à Scoop, seul Sup pouvait faire ça, aujourd’hui ce n’est pas possible une telle liberté dans sa propre émission sur une radio nationale ? Elle pourrait avoir cette même liberté aujourd’hui si elle était encore là ?
Aujourd’hui je pense que le marketing a pris le dessus sur l’antenne et le contenu des émissions, c’est dommage.. De nos jours il n’existe pas d’émission avec une telle folie. En tout cas pas avec une telle liberté. Oui je pense que si elle était encore là elle aurait toute à fait sa place en radio une animatrice avec un grain de folie pareil je n’en connaît pas.
Après l’arrêt brutal de son émission sur Skyrock en 1996, avez-vous continué à avoir des contacts avec elle ?
Non du tout, comme souvent dans notre métier je le regrette.
Une anecdote que vous retenez de cette période ou le meilleur souvenir avec elle ?
Sûrement nos fous rires communs à l’antenne elle me faisait tellement rire que j’en pleurais et elle avait un humour communicatif, j’adore ça. Elle me manque !!!!
Ça fait presque 20 ans que l’émission s’est arrêtée sur Skyrock mais pourtant via notre site et Facebook on a beaucoup de personnes qui se souviennent très bien d’elle, est-ce simplement une bonne nostalgie de l’époque ou bien la personnalité de Sup y est pour beaucoup ? comment pourriez-vous expliquer ça ?
Il n’y a pas vraiment d’explications à donner je pense que Supernana avait un vrai talent, « l’écoute » ce qui n’est plus le cas de nos jours et cette tranche horaire de nuit elle en connaissait toutes les ficelles sur le bout des doigts même, c’était sûrement sa force.
Aujourd’hui un site officiel, une association sur Supernana, elle va encore nous faire rire longtemps, un mot à dire à ceux et celles qui vont découvrir ou re-découvrir Supernana ?
Une animatrice à part dans le monde de la radio, une vrai « show girl » elle aurait pu avoir en 2015 son « one woman show » elle aurait aimée ça je pense.
Que faites-vous aujourd’hui chez Orlando productions ?
Depuis 15 ans maintenant je suis l’assistant personnel de Orlando. Je m’occupe donc au quotidien de Dalida sa sœur à travers différents projets comme par exemple le film qui lui sera consacré ou encore la préparation des 30 ans de sa disparition à travers une grande exposition qui devrait voir le jour à Paris en 2017.
Merci à Philippe pour le temps qu’il nous a accordé
Propos recueilli par Michael pour Ciel ma Sup le 26 octobre 2015
En 1993, Supernana a reçu sur son antenne des animateurs et responsables de radio lyonnaise comme Le Barge qui était à Skyrock, Dodo d’M40 et aussi m’dame Tessier de Scoop. Ciel ma Sup a rencontré ses 3 personnes, ils nous parlent de cette période qu’ils ont eu la chance de connaître :
Barth que l’on a connu d’abord sous le nom “le Barge”, est rentré sur Skyrock Lyon en 1992, puis en 1996 on l’a entendu sur Fun radio au Morning et aussi Lovin Fun avec le Doc, le morning de FunTV, il a eu un grand succès pendant 2 ans sur Europe 2 avec “C’est quoi ton truc ??”. En 2004 il revient dans sa ville de coeur, Lyon pour Hit&Sport et en tant que grand supporter de l’OL il devient actif sur OL TV. Aujourd’hui on peut lire ses interviews pour le magazine Lyon People appelé le Barthologue, toujours dans l’univers sportif.
Il a accepté de rouvrir son tiroir à souvenir pour nous parler de cette époque qu’il a vécu il y a plus de 20 ans :
Quand as-tu entendu Supernana pour la première fois ?
Je travaillais sur Skyrock Lyon à partir de 1992, j’étais le responsable de l’antenne et je faisais le programme local entre 13h et 16h ; j’ai entendu parler de Supernana par Carbone 14 mais vu que l’on n’était pas de la même génération et je n’étais pas à Paris, je ne la connaissais que de réputations, jamais entendu ce qu’elle avait fait, mais en tant que passionné de radio je connaissais Carbone 14 qui était un truc totalement fou.
Ensuite lorsqu’elle est arrivée à l’antenne de Skyrock en national, très vite j’ai adhéré au personnage, son humour son univers et j’ai commencé à lui téléphoner pour participer à l’antenne en tant que Le Barge, l’animateur de Sky Lyon… De fil en aiguille le courant est bien passé qu’elle est même venue faire une émission à Lyon avec moi en interview entre 13 et 16h, c’est de là qu’on a bien sympathisé, on est devenu pote, on est même parti en Thaïlande ensemble, elle avec sa standardiste Tabata ou Endora et moi avec des potes. C’est comme ça qu’est né très vite l’amitié entre elle et moi
Te souviens-tu de ta 1ère rencontre avec Sup ?? Est-ce que quand tu l’as vu elle a tout de suite correspondu à ce que tu t’étais imaginé ??
Oui je l’a trouvais plutôt timide, j’étais surpris parce qu’elle avait une image “rentre-dedans”, “on envoi du lourd”, et au début assez timide et très respectueuses, moi j’étais dans le même état qu’elle, je devais avoir 22-23 ans, c’était énorme pour moi, elle avait cette gêne qui était très touchante.
Après l’arrêt brutal de son émission sur Skyrock, as-tu continué à avoir des contacts avec elle ??
J’en ai eu un peu moins par la suite, elle a été très meurtri par l’arrivée de Maurice, elle l’a mal vécu pour mille et une raisons, on lui enlevé son bébé, la tranche du soir. (ndrl : Maurice est arrivé en 1994 et Sup a été déplacé le week-end jusqu’à son éviction en 1996)
Avec les années on s’est un peu perdu de vue, on s’est recroisé un peu à Fun TV (ndrl : Sup a fait un passage rapide en 1999 et Barth faisait le morning depuis 1998), on s’est retrouvé avec beaucoup de plaisirs.
Après on s’est perdu de vue, par la vie qui nous a emmené sur des chemins différents.
ça reste pour moi culte, c’était un grand personnage de radio : Macha, Supernana et même Maurice… on n’aime ou on n’aime pas mais ils ont des trucs en plus.
Aujourd’hui, crois-tu qu’elle pourrait faire la même émission de radio ou bien c’est son époque qui a permit de faire cette émission totalement libre ???
Je ne sais pas si ça marcherait encore mais je me demande si quelqu’un oserait l’embaucher dans sa radio, elle allait quand même extrêmement loin, est-ce qu’aujourd’hui en 2015 on pourrait le faire ???
Je me souviens à l’époque lors de son zapping radio à l’antenne on arrivait sur NRJ, elle demandait à l’animateur de baisser la musique pour savoir si il était à l’écoute et ça marchait, je me souviens de la voix de Dorval à l’antenne dire “merci NRJ” Merci Fun”, on était au début des années 90, c’est juste incroyable…. je ne pense pas qu’aujourd’hui on pourrait encore le faire.
Elle a inventé une radio, elle a inventé quelques choses, aujourd’hui plus personne n’invente, tout est rangé dans une boîte, tout est carré, l’improvisation, le génie de l’improvisation n’existe plus.
C’était une femme à l’image de son physique, elle allait au bout de tout, tout était possible, quand j’écoutais le soir je savais qu’il allait se passer un truc et forcément il y avait quelques choses de forts à l’antenne.
Elle était parfois très agressive mais toujours bienveillante, ce n’était pas une méchante.
Aujourd’hui je me suis forcément inspiré, même inconsciemment j’en suis sûr
Aujourd’hui un site officiel, une association sur Supernana, elle va encore nous faire rire longtemps, un mot à dire à ceux et celles qui vont découvrir ou re-découvrir Supernana ?
C’était au final quelqu’un de très touchant malgré son image de Bulldozer, elle était très sensible.
Merci à Barth pour le temps qu’il nous a accordé
Propos recueilli par Michael pour Ciel ma Sup le 20 octobre 2015
On l’a connu chez Supernana avec Billy ze Kick et les gamins en folies, les Raggamins, Demain les poulpes, Antoine Zébra a depuis poursuivi sa carrière musicale en devenant le spécialiste des bootlegs (principe de mélanger 2 chansons), aujourd’hui on le retrouve avec son dernier album plus personnel “Plaisirs et dissidence”, l’occasion pour nous de revenir sur cette folle époque (Propos recueilli en novembre 2016)
On a une émission de 1994, c’est la 1ere fois que l’on t’entend (normalement car on n’a pas tout de 94), tu reviens avec Billy ze Kick et les Gamins en folie du tournage du clip du morceau “Mangez moi”, te souviens-tu si c’est ta 1ere rencontre avec Sup ou vous vous connaissiez avant ?
Je crois que c’est ma première rencontre, oui. Je me souviens qu’on écoutait Supernana en tournée avec le groupe, dans le camion, elle nous faisait marrer. Donc, quand on a été invité à venir, on y est tous allé. Nous sommes aussi repassés dans son émission à la fin de l’année 1994, quelques jours avant notre dernier concert à l’Olympia. On lui avait amené une bouteille de gin, elle aimait ça.
Avant cette émission, tu connaissais Supernana ? tu avais quelle image d’elle ? provocatrice grande gueule ?
Exactement. La radio libre par excellence. Tout pouvait arriver. Et tout arrivait, d’ailleurs !
Te souviens-tu de ta 1ère rencontre avec elle ? est-ce que le feeling est passé vite entre vous ?
En 1994, c’est d’abord tout le groupe qu’elle a aimé. Puis, début 1995, je lui ai envoyé l’album de Demain Les Poulpes qui venait de sortir. Le week-end suivant, elle a diffusé “André Power”. Je me souviens que j’étais en voiture, je me suis arrété sur le côté de la route pour écouter, j’étais super content car c’était ma voix de chanteur (alors que sur “Mangez-moi, je n’étais que choriste), j’étais super fier. Ensuite, on est vite devenu amis. Elle jouait nos chansons à la radio, et elle a programmé le groupe dans sa soirée aux Francofolies de La Rochelle. On lui a fait un show dingue, avec un poulpe géant gonflable, et les Nains de Jardin qui nous ont rejoint sur une chanson. Hallucinant ! Et puis on lui a envoyé l’album des Raggamins en septembre 1995. Joni Bob et moi avons été invités dans son émission pour la sortie, nous sommes montés à Paris exprès. Nous nous sommes déguisés en grandes folles, j’ai traversé le Forum des Halles en moumoute, perruque et string rose, et on est entrés chez Skyrock en pleine émission pour lui faire la surprise. Je n’oublierai jamais la tête qu’elle a fait en nous voyant ! Ensuite, nous sommes sortis au Banana Café comme ça, nous avons chanté “Un balai dans la cul” au piano devant Véronique Sanson et Pierre Palmade. Et le lendemain, elle nous a emmené à la soirée disco du Queen, nous étions assis à la table de Diego Maradona. Avec elle, tout pouvait arriver !
Beaucoup ont connu ton début de carrière musicale par Supernana (BZK et les Gamins en folie, les Raggamins, Demain les Poulpes) quand à cette époque vous faisiez des concerts, tu rencontrais beaucoup d’auditeurs de Sup ? on t’en parlait souvent ? on peut dire que Sup a été un bon coup de projecteur sur tes différents projets ? Tu as même fait la scène des Francofolies de la Rochelle grâce à elle
Nous n’avons pas souvent eu l’occasion de parler de Supernana à nos concerts. Mais on savait qu’elle nous donnait une sacrée visibilité, à nous et à des artistes complètement décalés. Et ça faisait du bien. Ca nous a rapproché des Saï Saï, dont j’étais déjà fan depuis longtemps. Le concert à La Rochelle avec eux et 13NRV, c’était fou, j’ai rarement autant ri sur scène.
Aujourd’hui encore, ceux qui suivent ta carrière musicale t’en parlent ?
Non, pas beaucoup. Dommage. Mais moi, j’ai parfois parlé d’elle à la radio, même avant son décès. Je tenais à ce qu’on sache que beaucoup d’animateurs lui doivent d’être aussi libres à l’antenne. La façon dont je fais de la radio, encore actuellement dans “La Tournée” (chaque week end sur La Grosse Radio), est inspirée par sa liberté de ton et de programmation. Sans concessions.
Revenons à ton parcours. A l’époque de BZK, tu faisais aussi de la radio à Rennes, tu es un enfant de la radio ? tu as connu l’époque des créations de la radio libre ?
J’ai l’impression d’avoir toujours fait de la radio libre. J’ai commencé à PFM (Arras), dans une émission de punk-rock, puis j’ai travaillé comme réalisateur-animateur dans une radio à Cambrai en 1991. J’ai ensuite fait mon objection de conscience (service civil obligatoire) dans une radio catho à Rennes, tout en essayent de bousculer les codes. C’est dans cette radio que j’ai rencontré Nathalie (Billy Ze Kick). Il m’est arrivé, pendant une courte période, d’animer sans choisir ma programmation, mais ça ne m’a pas plu. Depuis, je réalise et produis mes émissions et je les vends pour diffusion, en totale indépendance. Et ça fait 25 ans que ça dure.
Avant BZK tu faisais déjà de la musique ? comment a commencé cette aventure BZK, vous étiez une bande de potes ?
J’ai commencé la guitare classique à l’âge de 9 ans, à Ham (Somme), là où j’ai grandi. Ecole de musique, solfège… puis guitare électrique et premier groupe à Cambrai quand j’étais aux Beaux Arts. J’ai commencé à vivre de la musique en tournant avec Billy Ze Kick & Les Gamins en Folie, dès 1993. Ils avaient déjà sorti l’album, le groupe existait depuis quelques années. Je les ai rejoint car ils cherchaient un bassiste. Joni Bob est arrivé quelques mois plus tard. Je jouais déjà avec Demain Les Poulpes à cette époque, nous étions dans le même délire, on se connaissait. J’organisais des sound system reggae-ragga, ils venaient aux soirées… ça nous a tous rapproché.
Avec Joni Bob, vous avez créé les Raggamins avec le tube “Le raggalette” que tu as déjà chanté dans cette émission avec BZK dont j’évoquais plus haut, tout en jouant avec Demain les Poulpes, tu n’arrêtais pas à faire des concerts ? Les 3 projets musicaux étaient en même temps ?
Les Raggamins ont commencé comme un interlude dans les concerts de Billy Ze Kick. On n’avait que 2 chansons. Après la dissolution du groupe fin 1994, Joni Bob et moi (plus Arno Futur) avons écrit une quinzaine de chansons pour un album, qu’on a enregistré nous même. Ca sent l’artisanat à fond, mais c’est ce qui rend le disque attachant. Même encore actuellement, pour mes albums, j’enregistre beaucoup de cette façon, à l’instant où il se passe un truc. Sinon, oui, de 1994 à 1997, je tournais avec ces groupes, en plus de mes DJ-sets en sound-systems. Puis le DJ a vraiment pris le dessus dès 1997.
Toujours en contact, amis avec les anciens membres du groupe ?
On se voit parfois à Rennes, oui, surtout Nathalie (BZK) avec laquelle je correspond sur facebook. Elle tourne beaucoup en ce moment, en solo. Bingo (Benoit Careil) est adjoint à la culture à la Mairie de Rennes, on se voit quand on peut. Les autres, je les vois moins, mais je m’intéresse à ce qu’ils deviennent.
Parmi les 3, ça reste BZK qui a rencontré le plus de folies à cette époque ?
De succès, oui. Mais avec Demain Les Poulpes, on a fait des trucs de tarés, bien plus dingues. Il fallait nous voir arriver, en tenue disco dans les clubs ! Joni Bob nous a accompagné en tournée en 1995, on était intenable. J’ai des photos… j’en ris encore. Je ne peux pas te raconter toutes les anecdotes, ce serait trop long, mais il y a de quoi écrire un sketch.
Revenons à Supernana. Sur l’album “Les Raggamins et le Grand Cheval”, vous avez fait une chanson sur Supernana, c’était un remerciement, un hommage à elle ? quel rôle tu dirais qu’elle a joué dans ta carrière (coach, rencontres artistiques) voir même dans ta vie perso ?
Supernana nous avait demandé de lui composer un générique pour son émission sur Skyrock. Alors on lui a fait. Mais elle n’a pas eu le temps de s’en servir, elle s’est faite virer peu de temps après. Alors je l’ai mise sur le deuxième album. Ca l’a beaucoup touché. Ensuite, quand je suis arrivé à Paris, début 1999 (avec ma femme, rencontrée dans son émission à Skyrock en 1995, la fameuse émission où je suis arrivé en moumoute et string), Supernana m’a présenté les patrons du Scorp et de La Luna, boites gay dans lesquelles j’ai fait des soirées salsa. Grâce à elle, j’ai joué tout un été au Pulp, et c’est dans cette boite que je suis devenu le “DJ Zebra” qu’on a connu, en prenant la résidence des soirées “Dans mon garage” dès 2002, donc je lui dois beaucoup.
Tu dois avoir pleins de souvenirs de cette époque skyrockienne (on a une émission avec toi et Zéphiryn de 13NRV et une autre avec Joni Bob et le prince de Haynin en 1995), ton meilleur souvenir une anecdote de cette époque ? Après les émissions vous sortiez au Queen ou autre boite parisienne ? on imagine que c’était la grande fête avec elle, non ?
Mon meilleur souvenir, c’est d’avoir dormi chez elle, quand elle habitait rue Lafayette avec le Prince de Haynin. Une fois sortie de son circuit habituel, c’était une vraie maman. J’ai dormi dans un lit de camp, dans le salon, avec des armoiries et portraits des aïeux du prince accrochés aux murs, c’était surréaliste, quand même.
Et même quand tu faisais tes soirées Zebramix, elle venait encore faire la fête, une sacré énergie !!!
Elle est venue une seule fois, à la soirée Zebramix à l’Elysée Montmartre en avril 2007. Elle habitait à 10 minutes de la salle, on est allé la chercher et la raccompagner, car elle n’était plus en bonne santé. Elle était contente qu’on ait gardé le contact, car elle a été oubliée par tout le milieu de la radio, à part Laurent Petitguillaume, Raphaël Mezrahi et Laurent Baffie. C’était cruel. Ma femme et une de ses amies gardaient le contact, on est allé la voir plusieurs fois.
Toi qui l’a toujours fréquenté après son éviction de Skyrock, as-tu une explication sur le pourquoi aucune radio n’a confié une émission à Sup ? elle en a refait un peu plus tard sur une radio du net Fréquence 3 mais ça été un peu compliqué pour elle ce format, j’avais la chance à cette époque de la connaitre et c’était une vraie droguée de la radio. C’est une femme trop libre, pas assez formatée pour la radio ?
Déjà à l’époque, la radio imposait un format. Supernana l’explosait, et tout le monde fermait sa gueule. Je suis allé assister à quelques émissions qu’elle faisait sur internet, mais ça n’avait plus beaucoup d’impact. Beaucoup se réfèrent à ses années Carbone 14, mais peu citent ses années Skyrock, qui sont pourtant hyper excitantes. Maintenant, il est impossible d’être totalement libre sur une FM. J’ai essayé moi même, tant que j’ai pu, mais je crois que c’est fini… sauf pour quelques humoristes comme Pierre-Emmanuel Barré sur France Inter, le plus proche de l’esprit Sup à mon goût.
A Ciel ma Sup et en discutant avec les visiteurs du site on a tous la même remarque, on trouve que ça s’écoute toujours aussi bien alors que ces émission ont plus de 20 ans, peut-être que l’on est trop nostalgique et pas assez objectif mais ne trouves-tu pas aussi que Supernana avait un ton à part, impertinente et moderne, un talent fou qu’on a du mal à retrouver après elle, ce qui expliquerait pourquoi 20 ans après ça s’écoute toujours aussi bien ? (on a eu il n’y a pas longtemps un gars de 22 ans qui découvre Sup sur notre site et adore, c’est assez fou)
Ce qui était extraordinaire chez elle, c’est qu’elle pouvait être à la fois mordante et très amicale, vache et humaine. Elle aimait les auditeurs, elle voulait que son émission les excite. Et avec un vrai talent d’animatrice, sans temps mort. Son émission était parfaitement rythmée, elle jubilait en la faisait, autant que nous en l’écoutant. Ça, c’est rare.
Si tu dois décrire Supernana à quelqu’un qui ne la connait pas que dirais-tu ? ses qualités ses défauts ?
Quelqu’un qui va tellement loin dans tout qu’elle t’enlève tous tes complexes. “Grossière, oui, mais je t’emmerde.”
Aujourd’hui un site internet avec pleins d’émissions, Sup va encore nous faire rire longtemps, un mot à dire à ceux et celles qui vont découvrir ou re-découvrir Supernana en allant sur notre site ?
Vous faites un travail formidable.
Dernières questions, ton actu, tu viens de sortir un nouvel album, 1ere fois sous Antoine Zebra et non DJ Zebra, lancé sur Ullule “Plaisirs et dissidence” :
Je trouve qu’il y a une bonne balance entre la voix et la musique, j’ai l’impression d’entendre un live, unplugged, que j’entendrais le même son si j’étais à un de tes concerts, la production est top, très agréable, perso j’adore “je pense à toi”, magnifique balade rock, tu fais énormément seul, parole, chant, guitares, basse, rythmes et même les dessins sont de toi, tu es autodidacte ? Pas trop compliqué aujourd’hui d’arriver à faire son chemin dans la musique ?
Pour cet album, j’ai souhaité faire le maximum de choses seul, car c’est une introspection. Je me livre beaucoup, d’où l’ajout de mon prénom, pour personnaliser cette œuvre. Il y a mes 2 compagnons Stéphane et Nicolas aux cuivres, je suis heureux de leur avoir trouvé une belle place, mais j’ai surtout voulu valoriser ma voix et ma guitare. C’est comme ça que j’aime m’exprimer désormais. Evidemment, c’est un album plus sensuel que consensuel, et je ne pense pas en vendre des dizaines de milliers, mais je l’aime particulièrement. Et c’est tout ce qui compte. Le chemin dans la musique, c’est celui qu’on se trace.
Des concerts prévus un peu partout en France dans le cadre aussi de ton émission la grosse radio ?
Oui, je vais faire des concerts en 2017. Déjà, il y a une belle date à Paris le 16 Mars, aux Trois Baudets. Ca me laisse le temps pour travailler le spectacle avec la bonne formation. Je souhaite jouer dans de petits endroits, pour me sentir proche des spectateurs, qu’ils puissent bien écouter mes mots et mon jeu. Donc, fini le climat festif façon DJ, je veux de la proximité.
Dorénavant on verra moins DJ Zebra au côté de Cali sur scène et plus Antoine derrière sa guitare ?
DJ Zebra est mort. Ou disons, je ne le remets pas sur le marché. Il se peut que je participe à des événements en tant que DJ si ça m’amuse, mais ma priorité est de chanter mes chansons, avec ma guitare. Et ça va durer un bon moment.
Merci Antoine Zébra
http://www.zebramix.fr/